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10 mars 2008

99 francs

99« En ce temps-là, on mettait des photographies géantes de produits sur les murs, les arrêts d'autobus, les maisons, le sol, les taxis, les camions, la façade des immeubles en cours de ravalement, les meubles, les ascenseurs, les distributeurs de billets, dans toutes les rues et même à la campagne. La vie était envahie par des soutiens-gorge, des surgelés, des shampoings antipelliculaires et des rasoirs triple-lame. L'oeil humain n'avait jamais été autant sollicité de toute son histoire : on avait calculé qu'entre sa naissance et l'âge de 18 ans, toute personne était exposée en moyenne à 350 000 publicités. Même à l'orée des forêts, au bout des petits villages, en bas des vallées isolées et au sommet des montagnes blanches, sur les cabines de téléphérique, on devait affronter des logos "Castorama", "Bricodécor", "Champion Midas" et "La Halle aux Vêtements". Il avait fallu deux mille ans pour en arriver là. » 

L'auteur cumule les activités : publicitaire, romancier et critique littéraire dans "Voici". Dans son dernier roman, il règle ses comptes avec une agence de pub où, à coup de lignes de coke, on crée des spots pour yaourts allégés. Le héros, Octave, concepteur-rédacteur, crache dans la soupe pour se faire licencier. Mais les provocations en tous genres ne vont pas suffire. Riche en rebondissements, l'ouvrage aux accents pamphlétaires ne peut cacher son nihilisme, enrobé néanmoins d'un humour cinglant.

Si vous êtes "scotché" devant votre téléviseur lorsqu'on passe la série "Urgences" - pour conjurer dans l'humour la vision de l'univers hospitalier dans lequel, soudain, votre corps, sa survie, appartiennent totalement à d'autres -, alors vous êtes des lecteurs potentiels du roman de Frédéric Beigbeder, "99 francs", une odyssée loufoque et terrifiante sur la planète des "nouveaux maîtres du monde", les publicitaires. Résumer les tribulations d'Octave, de Saint-Germain-des-Prés à une cellule de maison d'arrêt, en passant par l'Afrique, Miami et les toilettes d'une multinationale, serait aussi stupide que de décrire "Urgences" par l'arrivée des ambulances, la pose des perfusions, sur fond de peines de coeur du docteur Green... Dans "99 francs", il faut... plonger. Suivre, à 300 à l'heure.
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Commentaires
C
Je suis de celles qui reste (ou plutôt restait) scotchée devant la série urgence, mais je n'ai pas du tout mais alors pas du tout aimé ce livre ! je n'y ai rien trouvé dedans qui pouvait inciter à le lire ! et je pense que ce sera le dernier de cet auteur que je lirais ! ^^
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Y
J'ai lu ce bouquin. Provocateur, ironique mais ,fort réaliste. Je regrette simplement, cette étrange sensation de "lâché" au fil des pages. La dernière partie du livre m'a semblé baclée. Beigbeder, c'est un style à part mais à trop vouloir jouer la carte de l'originalité littéraire, l'auteur finit pas ennuyer... Je n'ai pas l'habitude d'interrompre un livre avant la fin mais avec celui-ci, ça me démangeait...
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