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6 août 2017

Trilogie

 

La fin d’une saga familiale

La littérature nous a plusieurs offert fois la possibilité de suivre les péripéties d’une famille sur plusieurs générations comme les Rougons-Macquart de Zola ou encore les Rois Maudits de Maurice Druon. Ken Follett revient donc pour finir l’histoire de ces cinq familles avec une troisième génération. C’est avec une certaine tristesse que l’âge et l’évolution naturelle font disparaître des personnages auxquels on s’était attaché au cours des deux tomes précédents. Au delà de cela, le recentrage de l’histoire sur la Guerre Froide crée au début du livre, dans le premier tiers de l’ouvrage, un certain déséquilibre dans le traitement des personnages et notamment les familles Williams et Dewar. L’équilibre est par la suite restauré. le-siecle-tome-3-aux-portes-de-l-eterniteLes personnages de cette troisième génération sont tout aussi attachants que ceux de 1911 ou 1935 et sont vraiment représentatifs de l’évolution de la société dans les années 1960. Ainsi plusieurs personnages s’éloignent de la politique pour se rapprocher d’autres univers comme le cinéma, le journalisme ou encore la musique. Ils vont aussi devoir faire face à des problèmes typiques de cette époque, comme la drogue ou l’amour libre.
Ken Follett réussit dans sa trilogie à nous faire suivre l’évolution de cinq familles sans que le lecteur ne perde le fil de qui est qui, ni des relations entre les familles. Cela vient du fait qu’il n’hésite pas à fournir un arbre généalogique au début du livre, mais aussi grâce aux nombreux rappels qui ne manquent pas de nous rafraîchir la mémoire. Cela est également rendu possible par le fait que malgré les mariages et les nombreux enfants, le nombre de personnages reste assez limité, ce qui est une bonne chose pour éviter le syndrome du roman russe qui introduit dans certain cas un nouveau personnage par chapitre.

Un temps historique plus long mais toujours aussi intéressant

Si dans Notre Dame de Paris de Victor Hugo, ou dans les Piliers de la Terre de Ken Follett, il est possible d’argumenter qu’en réalité le personnage central est la cathédrale, on pourrait aussi dire que le personnage central de ce roman est le mur de Berlin. En effet, il commence avec la construction du mur et se termine avec sa chute en 1989. Cependant il n’y a pas de crainte à avoir, la Guerre Froide offre de nombreux événements qui rendent ce livre bien à la hauteur des deux autres tomes. Ainsi il couvre la construction du mur, le discours de Kennedy à Berlin, la Crise de Cuba y compris en se plaçant du côté soviétique et bien d’autres événements. En Amérique le livre s’intéresse aussi au combat pour les droits civiques. En Russie ce roman ne manque pas de critiquer la dictature, la répression des intellectuels, mais aussi les interventions en Hongrie ou en Pologne. L’Angleterre quand à elle connaît la révolution de la musique pop.
Comme toujours à la lecture de ce roman, on sent que Ken Follett a fait beaucoup de recherches historiques. Cela donne à son roman un vrai caractère d’immersion dans l’Histoire. Le style direct et journalistique de cet auteur nous donne vraiment l’impression d’être des témoins directs des événements aux côtés des personnages. Le fait de savoir comment toutes ces crises et tous ces événements se finissent n’empêche pas un vrai suspens d’exister. En fait, ce roman est à mi-chemin entre le roman historique et le roman d’espionnage et c’est une vrai réussite très agréable à lire et qui finit avec brio cette trilogie déjà si prenante.

Avec en moyenne un roman tous les deux ans, il ne reste plus qu’a espérer que le prochain roman ou le prochain projet de Ken Follett sera aussi prenant que cette trilogie.

Jeremy Young - lenvoleeculturelle.fr

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