Les années Descartes

Vinrent ensuite les années Descartes. La campagne algérienne n’était plus très sûre, nous n’en étions encore qu’au début des années 50. Les indépendantistes revendiquaient déjà des actions dans les fermes. Comme nous n’étions plus en sécurité, nous avons décidé de partir vers la ville de Descartes où nous attendaient les familles Lopez et Pons. Un petit immeuble de deux étages, aux limites de la ville, juste avant des champs de fèves.

Une nouvelle vie commençait où l’insouciance, malgré les premiers événements pouvait encore nous habitait. Des années paisibles et pleines d’amitié, de rires et de partages. Des années simples. M. Lopez commença à former Lucien à la comptabilité, embauchés tous les deux de l’autre côté de la rue, dans une entreprise vinicole. Lucien sera désormais éleveur de chiffres, après s’être occupé des vignes.

Nous étions heureux. Les enfants s’amusaient. La terrasse de l'appartement de la famille Pons se transformait en piscine de fortune. La campagne et les champs... Il paraît qu'aujourd'hui, la ville s'est agrandie et que notre immeuble se trouvait désormais en plein coeur.

Ce qui me fait chaud au cœur, ce sont les discussions et les repas autour du jambon fève…

Si seulement je pouvais me souvenir du goût particulier de ce met si simple aujourd’hui.