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6 juin 2008

Sourd

Prêcher dans le désert

desert1« Vox clamentis in deserto, [je suis] la voix de celui qui crie dans le désert » : c’est la réponse de saint Jean-Baptiste, le prédicateur, aux prêtres juifs qui viennent lui demander s’il est prophète. Elle fait sienne la prophétie d’Isaïe, qui en des termes proches exhortait alors les foules à préparer le chemin pour la venue du Messie. Actualisée par la réponse de saint Jean-Baptiste aux lévites, elle figure sous la forme qu’on lui connaît dans les quatre Évangiles, pour le coup unanimes. Pas plus ici que là, l’expression littérale ou les mots qui en sont à l’origine n’étaient donc destinés, ainsi qu’on l’imagine aujourd’hui, à déplorer l’absence d’auditoire ou son indifférence.

Dans les exégèses de la Bible, le désert n’est pas entendu au sens propre, c’est-à-dire comme un endroit aride et dépeuplé où ne se trouve personne pour écouter, mais entre autres allégories, comme le lieu de la révélation, symbolique de la proximité divine. Prêcher dans le désert, ce n’est donc pas parler pour les pierres, sans être entendu, mais tel le prophète des Écritures, se faire l’apôtre d’une bonne nouvelle, persuader ses semblables, intercéder pour l’autre, dans une acception sinon mystique, du moins teintée d’une certaine spiritualité. Toutefois, hors l’herméneutique sacrée ou chez certains lettrés, elle n’est plus guère employée dans ce sens.

Ce détournement sémantique témoigne de la facilité avec laquelle s’altère le sens particulier d’un mot dès que régresse l’influence du domaine auquel il se réfère (le christianisme en l’occurrence). Le vocabulaire d’un Pascal en fournit des exemples à plus d’un titre, lui dont le « cœur » a suscité les interprétations les plus libres...

desert

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