homo consomatus

Les gens me fascinent et m'horripilent avec leur curieuse manie de marcher sur la tête ou de penser à l'envers.

On met en permanence la charrue avant les boeufs et l'on se retrouve avec une charrue dévalant seule la route et tout notre troupeau qui regarde débouler gracieusement la caravane. Mais que fait la police ? Sinon photographier la scène pour mieux nous envoyer les papillons de toutes les couleurs, ou plutôt de tous les prix qui sanctionnent les excès de vitesse. On parle même maintenant d'une valise WiFi qui va pouvoir encore mieux contrôler la vitesse, tout en cachant les gazelles.

Car il court vite le troupeau pour rattraper la machine, qui ne sait même pas d'ailleurs où elle doit aller. Les vaches, les moutons de panurges, les papillons, les éléphants constituent le nouveau zoo de nos pauvres villes engorgées et polluées.

On avance, on avance, on avance ..... c'est une évidence ... mais vers où mon brave monsieur ?

Alors on suit inexorablement les panneaux, non plus indicateurs, mais publicitaires. Eh oui ! c'est la consommation le nouveau fer de lance, le nouveau code de la route vers l'uniformité. Vers ce monde toujours plus beau que nous promettent nos maîtres à penser modernes, pour panser nos pauvres plaies d'homo consomatus et sa fringale de nouveau produits.

Doit-on décrire cette nouvelle espèce, entre la télécommande et le biberon, entre la carte de crédit et la star célébrity. Car il rêve, Monsieur, l'homo qui sapiens plus.

Vous avez dit "fashion", je me contenterai de parler de victimes. De ces accidentés, non plus de la route, mais de la vie.